L'AMDEC est l’Analyse des Modes de Défaillances, de leur Effets et de leur Criticité, traduit en anglais par l’acronyme de "Failure Modes and Effects Analysis" . Mise au point au sein de l'armée américaine au début des années 1940 puis exploitée ensuite par la NASA pour le programme Apollo la méthode nécessite d’établir une notation sur une échelle (en général de 1 à 10) de la gravité, de l’occurrence et de la probabilité de non détection.
Une notation en bas de l’échelle indique
- une gravité mineure
- une occurrence faible
- une non détection minime (ou une détection quasi systématique)
Une notation en haut de l’échelle indique :
-une gravité importante
- une occurrence certaine
- une non détection élevée (ou une détection quasi inexistante)
Les trois notations sont multipliées ensemble (Gravité x Occurrence x Détection) pour déterminer le taux de priorité de risque (Risk Priority Number - RPN). Le classement par ordre décroissant permet de prioriser les actions à prendre pour réduire les principaux risques.
Le RPN peut être diminué en abaissant les trois évaluations (gravité, occurrence ou détection).
Le score à atteindre du RPN est fixé par la politique qualité. On peut comprendre que l’acceptabilité d’un score RPN soit plus contraignante en aéronautique, en pharmacologie, …qu’en économie par exemple. Cependant dans tous les cas, une notation maximum de gravité ou d’occurrence ou de non détection ne peut être acceptée sans actions correctives. Ensuite, l’usage est de proposer dans un premier temps une référence de RPN de 50 maximum pour la plupart des produits de grande consommation.
La représentation des risques est possible graphiquement en les regroupant par thèmes selon les 3 axes de notations ou selon 2 axes (gravité et occurrence) afin d'en déduire la priorisation de détection à mettre en place.
Les deux analyses FMEA les plus populaires sont celle du Process (PFMEA) et celle de la conception ou Design (DFMEA). L’analyse FMEA est aussi utilisée pour vérifier la fiabilité d’un outil. La méthode est également adaptée pour les risques économiques, financiers ou bancaires.
Une variante peut être aussi adaptée à chaque projet d’entrepreneur. Chaque risque du projet pourra ainsi codifié en occurrence, en ampleur et non en détection mais en criticité nette résultant des actions internes et externes de maitrise du risque sur les projets. La hiérarchisation des risques peut s'établir sur le même principe de multiplication des notations des critères (occurrence, ampleur, criticité nette) plutôt que sur la seule criticité nette.
Il s’agit d’abord pour les risques, de leur attribuer les causes et de leur affecter les conséquences pour en déduire pour chaque ligne de risque la notation de la gravité, de l’occurrence et de la non détection.
La réussite de cette étape est directement dépendante du découpage fonctionnel ou matériel de l’objet analysé et des compétences regroupées pour ce travail.
Ces mêmes compétences doivent ensuite identifier les actions qui permettraient de réduire la gravité, l’occurrence et la non détection en prenant en compte le délai, la faisabilité et le coût.
Une réduction de gravité nécessite généralement une modification de conception.
Une réduction d’occurrences est obtenue en contrôlant les mécanismes qui génèrent la défaillance.
Une réduction de la non détection est obtenue par le développement de systèmes anti erreur.
Une fois les actions terminées, les RPN sont recalculés et de nouveaux risques sont déterminés.
La norme AFNOR : "NF EN IEC 60812" et publiée en Octobre 2018 est la référence de la démarche.
Comments